mardi 29 juillet 2008

DSS Pioneer

L'année dernière, j'avais été sollicité par un ancien collègue de Cork (Irlande) pour envoyer un CV succinct dans la perspective de figurer dans une liste de personnalités du monde scientifique dans la domaine qui fut le mien : les SIAD (Systèmes Interactifs d'Aide à la Décision), en anglais DSS (Decision Support Systems).
Et ce futur Hall of Fame dans lequel il voulait m'introduire, l'image ci-dessous est sans équivoque, promettait de m'élever au rang de "DSS Pioneer", rien moins.


Ma modestie naturelle m'a fait un peu hésiter à répondre à mon ami Frédéric, mais ma vanité a débloqué la situation. De temps à autre, je regardais à cette adresse . Et puis récemment, que vois-je ? Mon nom figurer dans cette liste de moins de 40 personnalités :


Comme à l'époque ma fille Cécile était partie d'un énorme éclat de rire quand je lui avais évoqué ma perspective de devenir un "DSS Pioneer", je lui laisse la parole pour un couplet qu'elle a intitulé :

Rise and Fall of a DSS Pioneer : From DSS to DVD

" Longtemps, je me suis demandée ce que pouvait bien faire mon père au bureau. Enfin, bureau, c’est un grand mot ; en fait il s’agissait d’un endroit virtuel situé quelque part entre l’Université et une table à la maison où trônait l’ordinateur. C’est devant cet ordinateur qu’il passait une grande partie de son temps à la maison et quand on voulait lui parler, ce n’est qu’après dix « eh, papa ! », qu’on obtenait comme réponse « mmh, oui, qu’est-ce qu’il y a ? ».

Donc, si j’ai bien compris, mon père a commencé par faire de la « Business Administration », c'est-à-dire de la gestion, je crois, et il a fini dans le « Groupware et l’Intranet ». Entre les 2, il a fait du consulting en Afrique, il a coaché un groupe de brésiliens thésards (il parait même qu’ils lui vouent un culte là-bas), et fait de l’enseignement assisté par ordinateur.

A côté de ça, c’était quelqu’un de très branché ; nous devons être les premiers en France à avoir connu le « Wumpus », le dinosaure des jeux sur ordinateur, à l’époque il s’agissait d’un Alcyane, bricolé avec son beau-frère, en 1976. Un peu plus tard, en 1980, on avait fait le voyage depuis Montréal jusqu’à Boston pour aller chercher un Apple II. Qu’est-ce qu’on a pu jouer sur cet ordinateur avec mon frère ! Lui il bossait dessus... Il avait compris, assez vite apparemment, que ces petites machines pouvaient nous aider aussi à travailler (pour faire de la « Business Administration » entre autres) et pas seulement à faire du « Space Invader ».

Bon, je n’y comprends pas grand-chose à tout ça et voilà que j’apprends que mon père fait partie du club très fermé des « DSS Pioneers » ; c’est la grande classe. Je pensais bien que mon père devait toucher sa bille mais là, c’est l’un des pères des « Systèmes d’Information » (in French) avec un super CV.

Ca, c’est pour le « rise ».

Maintenant, pour le « fall » : j’avoue que j’ai été un peu étonnée que ma sommité de père prenne sa retraite il y a 4 ans et balance tous ses cours du jour au lendemain. Il n’allait quand même pas lire du Philippe Labro (pas toujours une sommité question littérature mais on ne peut pas être bon partout…) 12 heures par jour ?

Alors, pour rester dans l’informatique, notre DSS Pioneer s’est attelé à un nouveau projet : mettre sur DVD tous les souvenirs de la terre entière, à commencer par ceux de ses enfants, de ses frères et sœurs, de ses neveux, de ses amis puis de ceux de ses rencontres de vacances, des élèves de son cours d’italien, et même d'Emily Loizeau ! Il n’a pas encore réussi, de ce côté-là, à développer une secte brésilienne autour de ses travaux sur DVD et pour l’instant, il n’y a que sa sœur Michou (par politesse ou par amour pour son frère ?) qui soit réellement une adepte.

Mais n’est-ce pas là le sort, au départ, des pionniers ? La nouvelle frontière, c’est eux qui la repoussent toujours, ils sont peu nombreux, mais plus tard, on comprendra leur rôle...
"

Sans commentaire...

2 commentaires:

Anonymous a dit…

Cécile a raison, je suis une groupie de JCC pour la seconde hypothèse avancée et aussi parce que JCC est un véritable artiste, un roi du montage, un as de la synchro musicale, un humoriste qui peut traiter un concours hippique dans une unité à cheval pendant la guerre d'Algérie avec une musique de Joé Dassin (Tagada Tagada voilà les Dalton, ...) mais je ne savais pas qu'il était devenu DSS Pioneer !

Jean-Claude a dit…

Les Fatals Flatteurs auraient-ils encore frappé ? Bien que "Anonyme", Michou, je t'ai reconnue !